Soro Pehouet exposait du 7 au 30 avril 2016 à la Galerie Houkami Guyzagn sur le thème de l’union, de l’invitation à l’acceptation de soi et d’autrui à travers une exposition dénommée : Orange+Blanc+Vert = Okohi
L’exposition « Orange+Blanc+Vert = Okohi » vient huit (8) ans après sa première exposition individuelle dénommée « Femme Noire, Femme Africaine » où il magnifiait la femme africaine en la mettant en garde contre les dangers de la dépigmentation, un fléau devenu trop répandu en Côte d’Ivoire et en Afrique.
Soro Péhouet revient avec une nouvelle exposition qui est dans la continuité d’un concept nouveau qu’il baptise « l’existentialisme en Peinture » et qu’il introduit avec l’équation suivante : Orange+Blanc+Vert = Okohi.
Ce concept se veut être une thérapie pour les hommes et les femmes de la nation ivoirienne pour les retirer du pessimisme, du désarroi et de la division après les moments d’aveuglement et de violence qu’a connu le pays. Cette exposition se veut donc être un mélange chromatique des hommes et des femmes qui font la Côte d’Ivoire pour aller vers l’union car le terme « Okohi » signifie « on est ensemble ».
Pour moi, le message est clair, l’homme ivoirien de demain est un subtil mélange de toutes les couleurs du drapeau ivoirien à savoir l’orange, le blanc et le vert. Il est polychrome, c’est pourquoi, il forme une unité parfaite appelée Okohi.
Cette exposition est donc un appel au Dialogue – Vérité – Réconciliation entamé par le Gouvernement à l’issue de la crise en vue de rétablir l’équilibre détruit après les jours sombres de notre histoire. Ce n’est donc pas étonnant que le postulat de départ soit : « On ne reconstruit pas durablement un pays en faisant l’économie de la reconstruction de l’âme de ce peuple », une citation de l’écrivain Maurice Bandama, par ailleurs Ministre de la Culture et de la Francophonie de la République de Côte d’Ivoire.
C’est ainsi que l’on peut voir apparaître dans ses oeuvres (i) une réflexion sur la place du drapeau qui est omniprésent dans la majorité des pièces et (ii) des sous thématiques d’actualité telles que la place de l’Abidjanaise, l’hymne national de la Côte d’Ivoire, les retrouvailles, le N’dolo, une danse traditionnelle de jeunes filles en pays akan, l’Espérance Nouvelle…. et la femme, qui occupe une place prépondérante dans son oeuvre.
D’un point de vu technique, l’artiste intègre des matériaux tels que des mèches de faux cheveux, des pinces à linge, des bandes de tissus traditionnels… qui donnent une autre dimension à ses oeuvres. Il faut également ajouter la présence des couleurs vives qui font se dégager une certaine fraicheur de ses toiles. Il travaille aussi sur de très grands formats avec des formes différentes ce qui donne une autre profondeur aux messages que traduisent les différentes toiles. En effet, la forme du tableau oriente votre regard sur des éléments spécifiques de la scène et cela est très intéressant quand on veut essayer de comprendre le sens des oeuvres. Enfin, vous remarquerez la présence de papillons sur toutes les toiles. Je me suis posée la question et je me la pose encore. Pourquoi des papillons ? Pour montrer le côté éphémère des oeuvres? Affaire à suivre !
Source: originvl